Savez-vous
ce qui contient neuf titres, est Français et a conquis les USA ? Wolfgang
Amadeus Phoenix bien sûr! Il s’agit du quatrième album du groupe
Versaillais Phoenix qui s’est vu remettre, s’il vous plait messieurs, un Gammy Awards,
récompense prestigieuse récompensant le meilleur album de musique alternative
de 2010 pour cet album. Sur le papier ça commence à peser lourd pour un petit
groupe de l’hexagone. Si l’on rajoute à ceci que leur œuvre a été reprise sur
plus de quinze films ou séries, ce groupe que l’on ne connait que trop peu
a pourtant déjà une notoriété qui dépasse largement nos petites frontières. Et
même s’ils ont du mal à se faire connaitre au sein de leur propre pays, Phoenix
est une vague qui a déjà submergé le Royaume Uni, l’Allemagne le Japon et
surtout les USA. Vous direz bien que Mireille Mathieu fait un tabac en Chine et
que personne n’en parle, mais contrairement à elle Phoenix s’est vu offrir la
possibilité de jouer dans la salle mythique du Madisson Square Garden en 2010
réalisant ainsi l’exploit (non réédité) d’être le premier groupe ou artiste
Français à se produire sur des planches qu’ont foulé Led Zeppelin et bien
d’autres groupes de cette stature.
Malgré
cette reconnaissance mondiale, c’est encore une fois grâce à un ami m’ayant
fait rester à un concert de plus au Musilac (Pour ceux qui me suivraient depuis
quelque temps, le même ami que pour Pete Doherty !) que j’ai eu le bonheur
de les acclamer sur scène et d’être impressionné par la qualité de reproduction
entre album et scène. Si je marque ce point en particulier c’est que Phoenix
pratique ce que l’on pourrait appeler un Rock Chirurgical, précis au
millimètre. Or reproduire ce genre de performances sur scène est souvent bien
trop complexe et l’on assiste alors souvent à un concert creux au possible…
Vous l’aurez compris ce ne fut pas du tout le cas de Phoenix qui, fort de 7
musiciens sur scène, nous a offert un show complet n’hésitant pas à reprendre
avec brio des chansons essentiellement musicale comme « Love Like A Sunset ».

Tout au long de cet article j’ai usé du terme
Rock pour désigner cet album, en réalité il couvre bon nombre d’influences
circulant dans les veines de ce groupe. Il est quasiment impossible de ne pas
sentir l’électro des Daft Punk comme sur « 1901 » ou les envolées
planante de Sébastien Tellier (« Love Like A Sunset »), amis proche
du groupe. Ainsi des morceaux comme « Lisztomania » (hommage à Liszt,
grand compositeur Hongrois dans la même veine que Chopin), « Lasso »
et « Armistice » sont de petits bouts de Rock dont la production par
Cassius leur a ajouté ce côté propre et poli de l’électro. A l’inverse certaines
pistes peuvent se revendiquer en tant que Pop arrosée de French Touch à la manière de « Fences » ou
« Countdown (Sick For The Big Sun) ». Une constante est cependant
présente dans chaque morceau, la régularité avec laquelle ils parviennent à
rendre le morceau d’une propreté musicale rare. Par propreté, il faut
comprendre que chaque détail fut minutieusement travaillé et retravailler pour
un résultat d’une finition impeccable.
Créant
sa musique sans ambition de reconnaissance depuis 1999, Phoenix a pourtant de
sérieux arguments à proposer au public Français. Il est impensable qu’un groupe
qui forge notre réputation de musicien hors pair outre-manche et
outre-Atlantique ne trouve jamais une reconnaissance dans son pays d’origine.
Alors certes, il existe des fans de Phoenix en France, mais qui sont-ils par
rapport à toute cette masse qui ne les connait même pas de nom. Alors, pour le
bien de la musique Française dont nous pouvons être fier n’importe où sur la
planète, écoutez Phoenix et son futur album prévu pour cette année !