Bonne
année à toutes et à tous ! Ce fut un vrai plaisir de débuter l’écriture de
ce blog durant 2012, je suis sûr que ce plaisir sera le même tout au long de
2013. Mes vœux pour vous sont tout le bonheur possible ainsi qu’une vie remplie
de musiques diverses et variées au fil de tout ce que vous vivrez cette année.
Pour
commencer l’année 2013 j’ai décidé de rendre hommage à l’artiste dont l’un des
albums a donné le nom de ce blog, je parle bien sûr de John Frusciante. J’ai
déjà traité son album From The Sounds Inside et nous avions pu découvrir au
travers de celui-ci un homme retranché sur lui-même dans son combat contre la
drogue, mis à nu par un mal bien plus profond que l’on ne peut imaginer.
C’était donc avec un album très sec, dépourvu de post production et enregistré
chez lui seul. En ce début d’année je voulais vous faire écouter ce que
l’espoir de guérison qui naissait en fin d’album avait fait naitre quelques
années plus tard. Un joli bébé de 12 pistes nommé The Empyrean.
Première
remarque, le nombre de chanson qui s’est vu couper de moitié passant de 21 à 12
titres. Mais loin de faire du travail en moins, ce sont 12 titres très travaillés
et mélangeant encore une fois rythmes Rock et clavier psychédélique. Deuxième
point important, c’est la collaboration de beaucoup de ses amis sur le projet.
C’est ainsi que sont crédités entre autre au dos de la pochette l’incroyable
bassiste des Red Hot Chili Peppers : Flea, ainsi que leur nouveau
guitariste Josh Klinghoffer (ayant pris au pied levé la relève de John
Frusciante une fois que celui-ci eu décidé que sa voix n’était plus au sein de
ce groupe qu’il chérit pourtant sans borne.)
Je
ne sais pas si l’on peut vraiment dire qu’il y a un ordre aux chansons mais la
première se doit d’être écouté en premier ne serais ce que parce qu’elle se
nomme « Before The Beginning » et que sa fabrication est la parfaite
introduction à cet album. Elle annonce du Rock avec ce solo ultra mélodique
durant toute la chanson mais si l’on écoute les couches placées sous le duo
guitare/batterie on remarquera que les synthétiseurs seront présents. En nous
laissant quelques indices dans cette intro John Frusciante oriente nos pensées
sur le contenu de l’album, cependant il nous réserve aussi quelques surprises,
de bonnes surprises.
Tout
d’abord, nous retrouvons avec plaisir des chansons marquées profondément de la
patte de John Frusciante. Qu’est-ce que la patte de John Frusciante me direz-vous ? La patte de ce génie de
la guitare se retrouve lorsque dans une même chanson il arrive à faire varier
plus ou moins abruptement l’ambiance, la température et le rythme de nos
pensées. C’est aussi une passion pour les chœurs, une voix se déchirant en
allant chercher des notes bien trop hautes et comme vous le savez déjà des
solos aux inspirations « Hendrixienne ». C’est ainsi que
« Central » et « Dark Light » se retrouve parmi mes
favorites pour comporter la majorité de ce qui nous fait un bon morceau signé
Frusciante. « Central » est tout bonnement impressionnant et mérite
amplement ses 7 minutes. Les changements au sein de ce morceau sont
imperceptibles et pourtant au fur et à mesure la chanson se transforme totalement.
La base de piano est une fondation sur laquelle tour à tour viendront se poser
guitares en furie ou synthétiseurs fous accolés à sa voix déchainée. Un plaisir
auditif rare. Quant à « Dark Light » c’est tout l’inverse. La
variation est brutale et nous passons d’une partie mélangeant les effets de
delay et d’écho sur un piano aux notes spartiate et sur une voix lancinante
presque suppliante à un petit passage en boite à rythme et chant avant
d’arriver sur sans doute l’un des passages les plus puissants de tout l’album
faisant croiser et marier boite à rythme, basse de rêve et chœurs hypnotique
pendant 5 minutes. La ligne de basse est une petite merveille, simple et
efficace elle vous délectera les oreilles avec une écoute au casque. Du 100%
John Frusciante que l’on a envie de réécouter en boucle.
Autre
bonne idée de The Empyrean, les chansons se répondant l’une à l’autre, il y a
« Before The Beginning » et sa réponse « After The Ending ». Le plus remarquable des échanges se déroule entre « Enough Of Me » et « One More Of Me ». La première est une sorte
d’enfance dans sa première partie. Calme et mélodique elle représente l’enfance
avant de se transformer en une adolescence un peu folle à base de guitares
saturées. On pourrait admettre qu’à ce moment-là de sa vie John Frusciante se
sentait en trop d’où le titre. Puis viens la réponse, le retour après
l’évolution, de l’homme nouveau. Déjà la voix s’emploie dans les graves
(presque trop pour sa voix) et par-dessus les chœurs vient se superposer une
partition de violons. L’ensemble est très mature jusqu’à ce cris sortant de
nulle part, comme si tant de maturité se devait d’être ponctué d’une dose de
folie.
Je
parle de violon, je parle de piano, vous vous demandez surement si le Rock n’a
pas quitté cet album avant même d’y rentrer. Rassurez-vous, du riff de guitare
il y en a, et du plutôt bien léché. Le plus puissant étant celui de
« Today » (Bonus Track exclu Japon), si vous passez la petite intro
de sons remixés vous profiterez d’une belle chanson Rock dans la plus pure
tradition des années 90, puissante avec un solo qui décoiffe pour finir en
beauté. De même pour « Unreachable », sans doute morceau le plus
abouti sur la finition, une ballade Rock qui n’est pas sans faire penser au Red
Hot Chili Peppers (surtout dans l’utilisation des effets et aussi grâce à la
participation de Flea).
Puis,
sortie de son chapeau, indéniablement sans fond, J.F nous pond deux superbes
ballades que sont « God » et « Ah Yom » (Bonus Track exclu
Japon et USA), chose dont il était incapable sur ses anciens albums. Les
accords sont majeurs et l’on sent profondément que c’est un homme en paix avec
lui-même qui compose et écrit. Petit charme en plus, la reprise du regretté Tim
Buckley (père de Jeff pour les plus curieux), « Song To The Siren »
est un joli hommage à l’une des grandes figures de la Folk des années 50.
Avec
The Empyrean John Frusciante nous offre enfin une facette joyeuse de sa
personnalité. Avec ses textes centrés sur son avancement personnel et le futur,
ce sont des notes d’espoir qui sonnent au travers de cet album. Quoi de mieux
que de l’espoir pour entamer une nouvelle année?
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