vendredi 28 décembre 2012

Rétro 2012

Les fêtes de Noël battent leurs pleins alors pas d'article à proprement parlé pour cette semaine. J'ai bien tenté de me faire un top 5 ou 10 des albums m'ayant le plus marqué mais à chaque fois j'estimais qu'il en manquait un ou deux qui méritaient de figurer sans pour autant avoir envie d'en faire sortir d'autre. C'est pourquoi je vais plutôt vous faire une rétro 2012 légèrement différente de ce que je pensais au début. La musique étant inhérente à nos vies, nous l’associons souvent à des faits et gestes ou des souvenirs et bien c'est avec ces souvenir que je vous présente mes albums les plus écoutés de 2012.

C'est ainsi que j'ai :











- Travaillé avec Scala: Concert de Ludivico Einaudi










- Me suis reposé avec Greatest Hit de Bob Dylan










- Commencé un blog avec Running Still de Charlie Winston










- Été époustouflé sur scène avec Silence On Tourne, On Tourne En Rond de Thomas Dutronc










- Me suis remémoré des concerts sublime avec Live From Madison Square Garden d'Eric Clapton et avec le  Live 360° de U2















- Plané avec An Awesome Wave d'Alt-J









- Bronzé avec The Song Remains The Same de Led Zeppelin









- Été déçu avec The 2nd Law de Muse






- Été agréablement surpris avec Long Courrier des BB Brunes









- Eu de la nostalgie avec Rumours de Fleetwood Mac









- Découvert les papys du Rock avec Undercover des Rolling Stones










Et s'il existe un album qui reste et restera une constante au fil des années qui passent, il s'agit bien évidement du Joshua Tree de U2


Et c'est donc avec cette petite liste (qui mériterait d'être plus étoffée!) que je vous souhaite de bien finir l'année!

vendredi 21 décembre 2012

Mes pépites du net



Internet a changé le monde, c’est un fait. Avec du bon et du moins bon nous avons maintenant accès à tous, tout le temps et de n’importe où. Le domaine de la musique n’a pas échappé à ce changement, c’est même l’un qui a le plus évolué avec l’arrivé de cette technologie. Nous savons tous que le téléchargement est au centre du débat mais ce fut aussi la naissance d’une nouvelle plateforme pour découvrir des talents sur la planète entière depuis son canapé. Parfois, ce sont des découvertes pour nous même car les artistes sont déjà connus… sauf de nous ! Ce fut mon cas avec le duo Rodrigo & Gabriela, leur reprise de « Stairway To Heaven » m’avait laissé sans voix et c’est avec plaisir que j’ai pu assister à l’un de leur concert quelque temps plus tard, c’est un régal. Puis il y a ceux que personne ne connait, et dont l’existence se limite à de petites vidéos sur le net. C’est de ces talents-ci dont je veux vous parler aujourd’hui.


Je vais être un peu plus précis. Le net nous a fourni de bons groupes qui sont désormais reconnus, tel les Artick Monkeys ou Of Monster And Men. Pour ma part j’aimerai vous faire découvrir ceux qui (je leur souhaite) ne sont pas loin d’éclore, et d’éclabousser le monde en dehors de leur chaine respective sur Youtube. Car oui, ce sont des artistes qui n’existe que par le nombre de vue que le publique veut bien lui offrir, n’est-ce pas aussi, voir plus dur que la vie réelle d’un chanteur ou compositeur plus connu ?


Je vais commencer par ma préférée. Découverte il y a presque deux ans, elle se nomme Juliana Richer Daily. Elle a débuté sa carrière du web en 2009 en s’attaquant à des reprises par toujours évidente tel « Mad World » ou « Summertime ». Avec ses cheveux court et sa tête d’ange elle enchante déjà le peu de visiteurs qu’elle obtient avec toujours dans les commentaires ce leitmotiv « Don’t stop, you’re voice is beautiful ». Et c’est vrai, il se dégage une pureté rare dans la voix de cette jeune fille. Pureté fait pourtant souvent écho à froideur alors qu’ici c’est tout l’inverse ! La chaleur de son timbre de voix est rassurante, écoutez sa version de « 1901 » de Phoenix, vous serez enveloppé par la douceur émanant de cette jeune fille. Petite précision, son instrument fétiche est la guitare, dans ses premières vidéos il est rare de la voir s’accompagner avec autre chose puis le temps avançant elle eut la bonne idée d’elle-même faire ses chœurs ou ses rythmiques avec ses mains ou un tambourin, remplissant l’espace d’une petite magie en plus. De même, avec le temps les cheveux repoussent et le matériel évolue pour arriver aujourd’hui à un micro qui fait toute la différence. On oublie le souffle des premières fois et on reste sans voix sur une reprise d’ « Hotel California ». 

Ce qui fait d’elle une vraie artiste c’est qu’en plus de ses reprises elle compose. L’évolution est saisissante sur les trois ans pendant lesquels elle a murit et son jeu aussi. Elle passe ainsi d’un joli mais un peu naïf « Jenny » à un très abouti «Slow Love». Certaines de ces compositions se voient même agrémentées d’une batterie et/ou de piano (« Walkin’»), elle sait donc tout faire ! L’avantage des petits nouveaux dans son genre c’est qu’ils maitrisent la communication sur le net, et permettre d’acheter ses titres ou de les télécharger gratuitement fait partie d’un plan des plus ingénieux, ainsi tout le monde peut participer ou non de l’aventure « Juliana » mais tout le monde peut en faire partie en l’ayant dans son lecteur pour propager sa douce voix au plus grand nombre.
Depuis peu, Juliana a informé les « Youtuber » abonnés à sa chaine qu’elle déménageait à Nashville (Tennessee) pour tenter sa chance pleinement dans la chanson, je ne peux que lui souhaiter bonne chance mais avec autant de talent elle ne devrait pas en avoir tant besoin que ça.


Mon deuxième coup de cœur du net n’a rien à voir avec la demoiselle précédente. Il s’agit d’un guitariste hors pair, je ne lui vois pas de limite sur son instrument favori qu’est l’électro-acoustique. Je fais bien entendu référence à Igor Presnyakov. D’origine Russe, ce barbu (dont je ne serai pas étonné d’entendre dire que le Père Noël des « Cinq Légendes » fut inspiré par lui-même) s’est fait un devoir de passer à la moulinette de ses doigts tous les genres et tous les rythmes. C’est ainsi qu’on peut l’écouter reprendre « You Shook Me All Night Long » d’AC/DC et « Scary Monsters And Nice Sprites » de Skrillex sans le voir sourciller !
Ne prenant que rarement la parole durant ses vidéos, lorsqu’il le fait c’est qu’il fait appel à ses plus fervents admirateurs pour lever des fonds dans le but de pouvoir enregistrer. En à peine deux semaines, Igor reçoit la somme suffisante et un EP fait sa sortie avec seulement des originaux. L’EP lui a permis de sortir partiellement de l’ombre. Il est devenu ambassadeur chez Takamine, célèbre marque d’instrument et son agenda de concerts s’est un peu plus rempli, nous offrant quelques vidéos live intéressantes. La beauté de son jeu est simple, il se base sur la mélodie et parvient tout de même faire ressortir la rythmique. De plus, des lors qu’un guitariste reconstitue un morceau uniquement au travers de son instrument c’est aussi agréable à entendre qu’à regarder. Les doigts volent de note en note et bien malin celui qui pourrait ré-assemblait le travail fourni pour chaque vidéo car bien entendu Igor réinvente les morceaux mais ne note rien (pour le plus grand malheur de nombre d’internautes !)

Je ne vous présente que mes deux favoris mais sans doute en avez-vous vous aussi quelques un, des artistes en devenir qui n’attendent qu’une chose : que le succès frappe à leur porte. Faites les moi parvenir car je suis friand de nouvelles têtes ! Ce qui est certain, c’est qu’avec de tel moyen de communication, il serait une honte qu’aucune personne avec le talent nécessaire ne puisse se retrouver sur le devant de la scène. Le plus souvent même ceux qui n’en n’ont pas réussissent, il n’y a donc pas de raison de ne pas croire en nos petits protégés du net !

vendredi 14 décembre 2012

Grace/Wasteland - Pete Doherty



Le temps passe vite. Il y a peu je me suis souvenu que je vous avais promis d’aborder l’album solo de Pete Doherty lors d’un article précèdent sur les Libertines. J’essaye de ne pas être redondant dans mes évocations d’artiste histoire de ne pas toujours tourner sur les mêmes références, c’est pourquoi avant d’attaquer toute écriture je me suis replongé dans mon blog pour trouver ledit article. Il date de Juillet… Autant pour la redondance ! Je peux donc vous présenter Grace/Wasteland sans risque, et surtout avec beaucoup de joie car c’est un album qui, comme peu, a réussi à ne pas se faire éjecter de mes platines après d’innombrables écoutes.
Je vous ai déjà expliqué ma « rencontre » avec cet artiste spécial, je n’y reviens pas, même si mon affection toute particulière pour cet album et ce fameux concert sont forcement et fortement liés. 


Il faut dire qu’avec un album acoustique, je ne pouvais qu’être conquis. Amoureux de la Folk, je suis servi sur un plateau d’argent par l’une des voix les plus Rock de la planète, les mélanges ont parfois du bon.
 A sa sortie des Babyshambles en 2007, Doherty se dit fatigué (et surtout sous l’emprise de la drogue) et annonce à la presse qu’il arrête la musique pour un temps. La trêve qu’il s’impose n’est que feu de paille devant son envie toujours croissante de composer et déjà il se remet à écrire. Les rumeurs vont dans le sens d’un album tout à fait diffèrent de ces anciennes productions et l’on annonce des « featurings » avec beaucoup de monde, trop de monde. C’est dans ce contexte à demi cachotier que Pete passe un an sur l’écriture et une autre année à l’enregistrement de ce nouvel opus à Londres chez Olympus Studio. (Ni plus ni moins que l’un des studios favoris de Led Zeppelin et de The Who, autant ne rien se refuser !) C’est ainsi que sort en 2009 Grace/Wasteland, album n’usant d’aucun instrument électrique (exception faite pour « Broken Love Song » qui contient des vibratos de guitare électrique) et gardant pourtant un volume rare pour ce type d’album.


Il est vrai que les albums folks ont cette fâcheuse manie de paraitre creux ou répétitif une fois les singles passés. Je pense ici à un artiste Américain prometteur lors de ma première écoute du titre « Jolene ». J’avais envie de partager cette douce Folk de New Hampshire mais au bout de deux chansons, tout se ressemble… C’est dommage, et ce n’est surtout pas le cas de Doherty qui avec tout son talent et toute sa malice nous transporte dans différentes atmosphères au grès des collaborations qui ont façonné la création de Grace/Wasteland.  

Car si beaucoup d’artistes étaient attendus en duo où derrière les potards ce ne sont finalement que des proches qui participèrent à l’élaboration du disque. Ainsi Carl Barat, ancien Libertines fut convié à la confection de « A Little Death Around The Eyes ». Pas la peine de souligner le caractère morbide de cette influence (chose mise aussi en avant lors de sa collaboration sur le dernier Biolay), Barat aime le sombre et les violons du background rendent baroque une chanson qui aurait pu rester des plus basiques. Les autres participations extérieures sont des guitaristes plus ou moins reconnu (Graham Coxon de Blur ou Peter Wolfe) se succédant derrière la six cordes donnant cette fabuleuse impression d’entendre de multiples sonorités avec le même instrument au fil des chansons. Le seul vrai duo nous fait découvrir la douce voix de l’écossaise Dot Allison sur « Sheepskin Tearaway », rare chanson à avoir un vrai côté joyeux, mêlant douceur et mesquinerie dans leur dialogue le long de la mélodie, c’est un bol d’air frais au milieu d’une ambiance qui sans être oppressante se ressent être pesante. Le plaisir de la Folk fait que ceci ne donne pas comme dans le Rock un univers poisseux mais une certaine mélancolie flottant dans l’air, nous enveloppant et nous berçant. (« Salome », qui pour le coup est aussi une référence à l'une de ses idoles: Oscar Wilde) La multitude d’instruments utilisée lors des enregistrements n’est pas pour rien dans l’épaisseur musicale offerte par la plupart des chansons, que ce soit le classique piano ou le plus inattendu accordéon ou xylophone, chacun a permis à cet album de ne pas se dégonfler après cinq minutes d’écoute.

Il est vrai que la plupart des textes recueillent des références à la mort comme « New Love Grows On Trees » ou aux malheurs amoureux «Broken Love Song ». Derrière il est des chansons sur le passé («1939 Returning »)  ou sur son amour pour son pays et sa poésie. (« Arcadie ») Et s’il est bien une qualité indéniable à Pete Doherty, c’est bien son talent d’écriture. Les paroles coulent dans l’oreille sans accros et toujours avec beaucoup de style. Si bien que les carnets de route de l’homme ont été reproduits et vendu en version original, une belle acquisition pour tout fan ou simple amoureux des mots trouvant la littérature anglaise un peu trop complexe dans le texte. Le titre même de l’album Grace/Wasteland est une façon poétique de résumer la vie de Doherty. La grâce tout d’abord, avec cet album ou plus généralement son travail, fruit du talent et de la recherche d’un homme en constante innovation, en permanence créativité. Puis le Wasteland, la désolation, sa vie décousue d’homme « addict » aux substances illicites. Certains diront que c’est grâce à celles-ci qu’il peut écrire de telles choses, je préfère le croire habile avec les mots et sa guitare même sobre. Mais cette vie de débauche vitale ne lui permettra pas de durer aussi longtemps que nous le souhaiterions. Et quand bien même il passerait entre les gouttes de l’overdose, est-ce bien raisonnable de continuer s’il est obligé d’annuler des concerts aux derniers moments, ou d’arriver saoul sur scène ? Non, surement pas. Ce serait continuer de gâcher son talent.


Depuis Grace/Wasteland, Doherty n’a plus produit et s’est penché sur la mode avec la marque The Kooples et prétend être au-devant d’un nouvel album… de rap ! De sa part rien n’est impossible et contrairement à ce qu’il préconise dans la dernière chanson « Lady, Don’t Fall Backward », il serait bien capable de nous faire tomber de notre chaise !

vendredi 7 décembre 2012

An Awesome Wave - ∆ (Alt-J)



Si je devais vous donner un euro à chaque fois que j’ai écrit, dis ou pensé qu’un artiste Folk ou Rock m’avait retourné la tête, vous seriez les internautes les mieux payés du web ! Mais si je devais le faire pour un groupe Electro-Pop, vous ne mangeriez pas à votre faim. C’est pourtant ce que je suis obligé d’admettre (avec grand plaisir d’ailleurs) pour ce quatuor venu de Leeds : Δ (Alt-J). En à peine une semaine ils ont explosé le compteur de mon Ipod et mes oreilles en redemandent ! Chose étrange puisqu’on est bien loin de ma zone de confort musicale mais qu’importe, quand c’est bon, il faut savoir apprécier. Et dans le froid de Décembre, au-delà du cadeau même qu’est cette musique, An Awesome Wave est un rafraîchissement de l’esprit sur une plage de sable fin.


Lors de l’interview qui succéda la cérémonie qui les a vu se faire remettre le prix Mercury (Meilleur album Britannique ou Irlandais de l’année) ils eurent la décence d’expliquer leur nom somme toute étrange. Tout en voulant un symbole fort, ils ne voulaient pas pour autant perdre en décalage, c’est pourquoi ils choisirent le delta, signe fort et élégant à la fois. Mais pour ne pas tomber dans le banal avec un tel nom ils décidèrent d’y accoler son raccourcis clavier sur Mac (avec clavier qwerty, bien entendu). Même l’histoire de leur nom me plais, elle est tout à l’image de leur musique : fraiche, entrainante et nouvelle !

Parlons-en de leur musique, (oui je m’égare parfois dans les anecdotes, mais je n’ai jamais laissé la musique en reste, alors bon !) comme je suis un pur produit scientifique, essayons de la traiter dans une équation à la GQ, nous aurions alors : 

25% Radiohead + 65% Plants And Animals + 10% Asaf Avidan
=
An Awesome Wave!

Je sais qu’un tel mélange peut paraitre fantaisiste mais une fois qu’on s’y penche dessus, on ne peut qu’accepter ce curieux mélange.


Commençons par la plus petite part, je l’ai voulu pour montrer le coté indépendant et si peu connu du publique que s’en est vexant tant la qualité est présente. Alors oui, depuis deux mois tout le monde connait Asaf Avidan mais pour la reprise de « One Day » (plutôt bonne pour une reprise de ce genre). Mais c’est l’arbre qui cache la forêt de talent de ce groupe en devenir. Pour Alt-J, il en va de même, la reconnaissance devrait accourir après un tel album ! Et pourtant depuis Juin et sa sortie, les prix s’enchainent mais les ventes, elles, ne sont pas au plus fort. Autre parallèle avec Asaf Avidan, au niveau de la voix. Certes, elles n’ont rien à voir, mais elle se retrouve dans leur singularité de donner l’impression d’être toujours sur le fil. Écoutez « MS » s’il faut vous en convaincre, chanson douce et pourtant on se demande si les aiguës tiendront tout le long.

Ensuite, autre affiliation et sans doute moins évident à relier sans hausser les sourcils : Radiohead. L’article d’il y a trois semaines mettait en avant le côté toujours plus avant-gardiste en terme de recherche musicale du groupe Anglais, c’est ici ce que je retrouve chez Alt-J. Une envie de faire de la musique sans les codes qu’on lui attribue le plus souvent. Si je devais apporter des preuves à ces dires, je ne pourrai que pointer du doigt la présence d’une « Intro » et des trois interludes, chose totalement oubliée de nos jours au sein des albums. Alors, j’entends déjà dire que par manque de temps et d’envie ils ont calé les trois morceaux non finis pour remplir un album un peu vide. Je répondrais seulement qu’Alt-J a eu le courage de ne pas sombrer dans la médiocrité en écrivant à la va vite trois textes dénué de sens puisque sans inspiration de base. Le parallèle avec Radiohead se fait ici, lorsque à l’instant de l’enregistrement, si seulement deux minutes de musique sont bonnes, on en invente pas deux de plus avec des paroles sans queue ni tête pour le bien des radios. Ils décident de les mettre pour leur qualité et non pour leur potentiel monétaire. Ainsi, « Interlude 1 », « Interlude 2 » et « Interlude 3 » sont trois instants bref de musique qui se laisse apprécier de par leur beauté, si succincte soit-elle.

Pour la plus grande portion j’ai tout de suite pensé à Plants And Animals. Ce groupe qui en est à son troisième album résonne en fond d’An Awesome Wave. Que je me fasse bien comprendre, il ne s’agit ni de plagiat ni même d’un vague air de ressemblance physique. Car même si Plants And Animals est bien plus Rock dans l’ensemble, tout se joue dans l’ambiance dégagée par l’ensemble. C’est gaie, ça bouge, on est transcendé par ces appels de chœur qui surviennent n’importe quand, mais surtout quand il faut ! (« Fitzpleasure » et « Breezeblocks ») La ressemblance tient avec des morceaux de Plants And Animals comme « Bye Bye Bye » ou « Kon Tiki » où l’ambiance nous fait planer et en même temps c’est un vol des plus agréable ! Musicalement ils sont très bon aussi, les rythmes sont superbes, la puissance électro associé à la finesse d’une Folk bien dissimulée entre plusieurs couches de claviers, c’est imparable. « Tessellate » et « Bloodflood » en sont les deux meilleurs exemples, avec pour le dernier un changement, en toute fin, de rythme qui ne peut se prévoir qu’en prêtant attention aux premières mesures de la chorale, c’est fort bien pensé.

Pour finir je saluerai la finesse des propos, des thèmes abordés avec sans doute mes deux chansons favorites de l’album. La première fait directement référence au film Léon, (alors oui pour moi c’est une référence remarquable !) elle se nomme « Matilda » et le refrain se base sur les dernières paroles de Jean Reno : « This is from Matilda » (joué par, la encore toute jeune, Natalie Portman) Les paroles ne tiennent qu’en peu de mots, parfois le plus est l’ennemie du bien. Puis « Taro », en hommage au photographe Robert Capa, mort en 1954 en marchant sur une mine. (Pour les plus curieux, c’était un photographe de guerre dont le style est reconnaissable par la promiscuité qu’il avait avec les protagonistes de ses œuvres.)  La chanson porte le nom de sa femme, Gerda Taro. C’est aussi cette finesse que j’apprécie chez eux.


Pour ne pas mentir, la première écoute m’avais paru bizarre et je m’étais dit : « Encore un groupe qui tente dans tous les sens sans savoir où aller... » J’espère qu’après cet article, et une écoute aussi ouverte que la mienne, vous n’aurez plus cet avis, car pour ma part, il est bien loin derrière moi et les dizaines heures d’écoute de ce très bon album qu’est An Awesome Wave.