Internet
a changé le monde, c’est un fait. Avec du bon et du moins bon nous avons
maintenant accès à tous, tout le temps et de n’importe où. Le domaine de la
musique n’a pas échappé à ce changement, c’est même l’un qui a le plus évolué
avec l’arrivé de cette technologie. Nous savons tous que le téléchargement est
au centre du débat mais ce fut aussi la naissance d’une nouvelle plateforme
pour découvrir des talents sur la planète entière depuis son canapé. Parfois,
ce sont des découvertes pour nous même car les artistes sont déjà connus… sauf
de nous ! Ce fut mon cas avec le duo Rodrigo & Gabriela, leur reprise
de « Stairway To Heaven » m’avait laissé sans voix et c’est avec
plaisir que j’ai pu assister à l’un de leur concert quelque temps plus tard,
c’est un régal. Puis il y a ceux que personne ne connait, et dont l’existence
se limite à de petites vidéos sur le net. C’est de ces talents-ci dont je veux
vous parler aujourd’hui.
Je
vais être un peu plus précis. Le net nous a fourni de bons groupes qui sont
désormais reconnus, tel les Artick Monkeys ou Of Monster And Men. Pour ma part
j’aimerai vous faire découvrir ceux qui (je leur souhaite) ne sont pas loin
d’éclore, et d’éclabousser le monde en dehors de leur chaine respective sur
Youtube. Car oui, ce sont des artistes qui n’existe que par le nombre de vue
que le publique veut bien lui offrir, n’est-ce pas aussi, voir plus dur que la
vie réelle d’un chanteur ou compositeur plus connu ?
Je
vais commencer par ma préférée. Découverte il y a presque deux ans, elle se
nomme Juliana Richer Daily. Elle a débuté sa carrière du web en 2009 en
s’attaquant à des reprises par toujours évidente tel « Mad World » ou
« Summertime ». Avec ses cheveux court et sa tête d’ange elle
enchante déjà le peu de visiteurs qu’elle obtient avec toujours dans les
commentaires ce leitmotiv « Don’t stop, you’re voice is beautiful ».
Et c’est vrai, il se dégage une pureté rare dans la voix de cette jeune fille.
Pureté fait pourtant souvent écho à froideur alors qu’ici c’est tout
l’inverse ! La chaleur de son timbre de voix est rassurante, écoutez sa
version de « 1901 » de Phoenix, vous serez enveloppé par la douceur
émanant de cette jeune fille. Petite précision, son instrument fétiche est la
guitare, dans ses premières vidéos il est rare de la voir s’accompagner avec
autre chose puis le temps avançant elle eut la bonne idée d’elle-même faire ses
chœurs ou ses rythmiques avec ses mains ou un tambourin, remplissant l’espace
d’une petite magie en plus. De même, avec le temps les cheveux repoussent et le
matériel évolue pour arriver aujourd’hui à un micro qui fait toute la
différence. On oublie le souffle des premières fois et on reste sans voix sur
une reprise d’ « Hotel California ».
Ce
qui fait d’elle une vraie artiste c’est qu’en plus de ses reprises elle
compose. L’évolution est saisissante sur les trois ans pendant lesquels elle a
murit et son jeu aussi. Elle passe ainsi d’un joli mais un peu naïf
« Jenny » à un très abouti «Slow Love». Certaines de ces
compositions se voient même agrémentées d’une batterie et/ou de piano
(« Walkin’»), elle sait donc tout faire ! L’avantage des petits
nouveaux dans son genre c’est qu’ils maitrisent la communication sur le net, et
permettre d’acheter ses titres ou de les télécharger gratuitement fait partie
d’un plan des plus ingénieux, ainsi tout le monde peut participer ou non de
l’aventure « Juliana » mais tout le monde peut en faire partie en
l’ayant dans son lecteur pour propager sa douce voix au plus grand nombre.
Depuis
peu, Juliana a informé les « Youtuber » abonnés à sa chaine qu’elle
déménageait à Nashville (Tennessee) pour tenter sa chance pleinement dans la
chanson, je ne peux que lui souhaiter bonne chance mais avec autant de talent
elle ne devrait pas en avoir tant besoin que ça.
Mon
deuxième coup de cœur du net n’a rien à voir avec la demoiselle précédente. Il
s’agit d’un guitariste hors pair, je ne lui vois pas de limite sur son
instrument favori qu’est l’électro-acoustique. Je fais bien entendu référence à
Igor Presnyakov. D’origine Russe, ce barbu (dont je ne serai pas étonné
d’entendre dire que le Père Noël des « Cinq Légendes » fut inspiré
par lui-même) s’est fait un devoir de passer à la moulinette de ses doigts tous
les genres et tous les rythmes. C’est ainsi qu’on peut l’écouter reprendre
« You Shook Me All Night Long » d’AC/DC et « Scary Monsters And Nice Sprites » de Skrillex sans le voir sourciller !
Ne
prenant que rarement la parole durant ses vidéos, lorsqu’il le fait c’est qu’il
fait appel à ses plus fervents admirateurs pour lever des fonds dans le but de
pouvoir enregistrer. En à peine deux semaines, Igor reçoit la somme suffisante
et un EP fait sa sortie avec seulement des originaux. L’EP lui a permis de
sortir partiellement de l’ombre. Il est devenu ambassadeur chez Takamine,
célèbre marque d’instrument et son agenda de concerts s’est un peu plus rempli,
nous offrant quelques vidéos live intéressantes. La beauté de son jeu est
simple, il se base sur la mélodie et parvient tout de même faire ressortir la
rythmique. De plus, des lors qu’un guitariste reconstitue un morceau uniquement
au travers de son instrument c’est aussi agréable à entendre qu’à regarder. Les
doigts volent de note en note et bien malin celui qui pourrait ré-assemblait le
travail fourni pour chaque vidéo car bien entendu Igor réinvente les morceaux
mais ne note rien (pour le plus grand malheur de nombre d’internautes !)
Je
ne vous présente que mes deux favoris mais sans doute en avez-vous vous aussi
quelques un, des artistes en devenir qui n’attendent qu’une chose : que le
succès frappe à leur porte. Faites les moi parvenir car je suis friand de
nouvelles têtes ! Ce qui est certain, c’est qu’avec de tel moyen de
communication, il serait une honte qu’aucune personne avec le talent nécessaire
ne puisse se retrouver sur le devant de la scène. Le plus souvent même ceux qui
n’en n’ont pas réussissent, il n’y a donc pas de raison de ne pas croire en nos
petits protégés du net !
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