Les
vacances sont finies. Les trop nombreux repas de fêtes pèsent sur moi comme sur
vous et c’est pourquoi à mon retour sur Saint Etienne j’ai décidé, après
quelques nouvelles expériences électro (j’ai bien tenté Franck Ocean et Tame
Impala mais ce n’est pas pour aujourd’hui !), de revenir à du Rock. Du
vrai, qui sonne bien fort et bien gras ! Or s’il est un jeune homme dont
je ne cesse de lui trouver du talent et dont ce Rock fut l’un de ses premiers
amours, c’est bien Jack White ! Un précédent article faisait état de son parcours aux multiples groupes, et bien c’est d’un de ceux-ci dont il est sujet
aujourd’hui. The Raconteurs, groupe d’ami avant tout, mais surtout pourvoyeur
d’un son bien gras dont les années 90 (années de leur rencontre) ont le secret.
C’est
ainsi qu’à Nashville, ces quatre loustics se réunissent en 2005 pour
enregistrer et produire Broken Boy Soldiers qui sortira l’année suivante.
Le
premier single qui est aussi a première chanson de l’album met directement au
parfum les amateurs de guitares saturées. Avec « Steady As She Goes »
The Raconteurs sont propulsé en tête des ventes tant le riff est simple et
efficace. Le rythme est bon et la voix éraillée de J.W se prête parfaitement
bien à ce type de mélodie hachée. Cependant il serait réducteur (et ce serait
mal connaitre White) de considérer que tout l’album sera une sorte du meilleur
de ce qu’à produit la scène musicale de Detroit durant les années 90. Car si
cette première chanson est « facile », le reste de l’album n’est pas
moins recherché. Loin de là.
Tout
d’abord cet album fait clairement de la place aux influences plus anciennes que
celle dont on pourrait trouver capable nos quatre gamins de Detroit. Ainsi on
retrouve avec une certaine surprise un effet David Bowie à la chanson
« Together » avec le mélange des voix de Brendan Benson et de Jack
White donnant un résultat surprenant. Idem pour le titre « Call It A Day » qui cette fois ci ne peut que vous rappeler les Rolling Stones. Ce
rythme de ballade Rock et une ligne de basse douce prenant le pas sur la
guitare électrique qui n’est là que pour maintenir et relancer la dynamique du
chant. Je ne vous parle pas des chœurs qui sont un exemple de plus dans le sens
des influences des plus grands. Puis si l’on veut vraiment donner du corps à
cette supposition des larges influences, écoutez « Blue Veins ».
C’est un blues des plus classique, or avec le recule que nous avons, nous
savons que ce blues guitare/piano est dû à ce que Jack White aime le plus au
monde, le blues noir de la Nouvelle Orléans. Si l’on devait encore prouver son
génie, je pointerai du doigt les petits passages des pistes de lecture mise à
l’envers comme au début de la chanson.
La
suite réserve ce qu’un album doit fournir pour obtenir ce titre de noblesse, à
savoir une bonne dose de voix qui se casse, du son saturé à un point qu’on se
demande si la guitare a été réglée avant d’enregistrer et bien entendu un
morceau acoustique ! Ne voyez pas d’un mauvais œil toutes ces choses.
Elles font d’un album moyen, un album dont on se souvient et dont on prend
plaisir à écouter les petites imperfections qui se transforment au fil du temps
en morceaux que l’on aime par-dessus tout. (Ceci me fait penser à Kurt Cobain
se trompant littéralement dans « The Man Who Sold The World » lors du
MTV et désormais personne ne remarque plus cette bourde du solo alors que la
version de Bowie est plus juste. Ainsi une faute est devenue la norme !)
C’est
d’ailleurs un certain exploit que de réunir toutes ces conditions dans cet album
tant il est court, à peine plus d’une demi-heure pour caser toute l’inventivité
dont ils étaient capable ! L’un des morceaux les plus fou « Store Bought Bones » mélangeant le riff de guitare avec celui de clavier saturé
et nous gratifiant à la fois d’un duo White/Benson et d’un solo plein de
fougue. Il viendra contraster avec le plus calme mais tout aussi entrainant
« Yellow Sun » qui vient juste après dans l’ordre original de
l’album. Petit changement vis-à-vis de ce que j’évoquais plus haut, ce morceau acoustique
n’a pas été fait par-dessus la jambe comme bien souvent de ce type d’opus. Le
plus souvent on nous refile un petit arpège bien facile, ils nous glissent une
voix suave et le tour est joué ! Non, ici White et ses amis nous épargnent
se cliché pour un vrai morceau Folk accompagné par un petit orgue bien à la
mode ces derniers temps (précurseurs les petits de Detroit !).
Le
groupe se nomme The Raconteurs mais c’est tout de même l’expression du talent
de Jack White qui transpire tout au long des pistes, car de la très longue
monté de l’intro de « Intimate Secretary » à la voix déchirée (et
modifié par un micro d’harmonica) sur « Broken Boy Soldier » c’est
toute la panoplie de Jack White qui s’exprime.
En
aussi peu de temps qu’il faut pour le dire, Brokent Boy Soldiers vous remettra
sur pied pour affronter l’hiver et ses matins mornes avec de bons gros riffs
qui vous feront marcher d’un bon pas !
En plus, pour tous ceux dont les partiels ne sont pas encore de
l’histoire ancienne, 30 minutes de pause Rock & Roll ne peuvent que vous
re-booster entre deux révisions ! Bon courage et à la semaine
prochaine !
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